Nutri'Zen

Nourritures sacrées et autres aphrodisiaques

alimentation consciente
Article rédigé par : Florence Fernandez

L’idée de base est simple : pour un désir puissant, il faut une nourriture puissante, et ce n’est pas un hasard si la plupart des langues utilisent le mot « appétit » pour parler à la fois de la nourriture et du désir sexuel.

Qu’est-ce qu’une nourriture « puissante » ? C’est en général ce que votre diététicien essayera de vous interdire, les nourritures riches en graisses et en cholestérol, comme les œufs, le beurre, la crème, la viande rouge, les morceaux gras de la volaille, les poissons, les crustacés.

Ces aliments sont appréciés par les cultures traditionnelles du monde entier comme favorisant la force, le désir et la fertilité, ce qui semble logique puisqu’une libido active est nécessaire aux personnes qui souhaitent procréer.

Malheureusement, les membres en blouse blanche de la police de la santé répandent des horreurs sur ces aliments, et font une propagande pour les régimes pauvres en graisse et riches en céréales complètes et en soja.

Les résultats parlent d’eux-mêmes : une épidémie de fatigue, d’anxiété, d’infertilité, de malaise et de baisse de la libido. Et ce n’est pas étonnant.

Ces recommandations anti-graisses défient le bon sens : si les graisses sont si mauvaises, pourquoi la plupart des aliments qui nous attirent en contiennent-ils tellement ? Dame-Nature se serait-elle trompée ? A-t-elle décidé de nous faire tous mourir de maladies cardiovasculaires ? Et nos ancêtres, partout dans le monde, se trompaient-ils tous lorsqu’ils festoyaient de nourritures riches et grasses ? Cela paraît peu probable, et je vais vous dire pourquoi :
Le cholestérol, c’est bon

Commençons par le cholestérol : la grande presse s’est enfin fait écho de ce que nous répétons depuis des années. Le cholestérol n’est pas un ennemi pour notre corps, c’est au contraire notre meilleur allié pour la santé.

Le Professeur Philippe Even explique dans Le Nouvel Observateur du 14 février 2013 :

« Le cholestérol est la plus noble, peut-être la plus belle et la plus indispensable de nos molécules. Elle a joué et joue encore un rôle essentiel dans l’évolution de la vie sur terre et dans la protection de nos cellules contre l’oxygène, qui tend à les brûler. Aujourd’hui, elle assure la robustesse des membranes de nos milliers de milliards de cellules. En particulier musculaires, cardiaques et nerveuses. Elle permet la stabilité des récepteurs hormonaux, immunologiques et neurologiques.

Sans cholestérol pas de récepteurs, pas de signaux, pas de communication entre les cellules. Le cholestérol est aussi un transporteur de graisses, mais il n’est pas une graisse. Il est aussi à la source de la cortisone, l’hormone du stress, de toutes les hormones sexuelles mâles et femelles, de la vitamine D, qui protège notre squelette. En outre, c’est la plus difficile à fabriquer des molécules, 36 étapes chimiques successives, de l’orfèvrerie. »

Et en effet, le cholestérol est à la racine de l’arbre dont les branches sont nos hormones. Sans cholestérol, pas d’hormones sexuelles. Et même si l’image est frappante, n’oubliez pas que le cholestérol ne pousse pas dans les arbres ni dans les plantes ; on ne le trouve que dans les nourritures d’origine animale. Il abonde dans les aliments traditionnels comme le caviar, les huîtres, la viande rouge, le foie et les autres abats, la crème et le beurre, et c’est la raison pour laquelle ces aliments sont réputés rendre puissant et fertile.

N’ayez pas peur des graisses saturées

Les graisses saturées vous font peur ? La science dit que vous en avez aussi besoin. Les membranes des cellules dépendent des graisses saturées pour leur structure, plus les acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6 pour la flexibilité membranaire. Les deux sont nécessaires pour que la membrane puisse faire pénétrer les nutriments mais bloquer les toxines. Les acides gras trans qu’on trouve dans certains aliments industriels rendent la membrane rigide, et les acides gras polyinsaturés des huiles liquides la rendent molle.

Lorsque vous ne mangez pas les quantités adéquates de graisses saturées, votre corps force le cholestérol à pénétrer dans la membrane pour sauver la vie de la cellule, diminuant ainsi le taux de cholestérol total. Loin d’être bénéfique, cela provoque un état d’urgence : lorsque le cholestérol est utilisé à maintenir l’intégrité des cellules, il n’est plus disponible pour produire des hormones.

Les graisses saturées favorisent la production d’hormones, de prostaglandine et le fonctionnement du système immunitaire et du cerveau. Dans la mesure où le cerveau contient plus de 60 % de graisse et de cholestérol, comment se portera-t-il s’il est engorgé d’huiles végétales rances et d’acides gras trans ? Ou réduit à la famine par un régime pauvre en graisse ? Woody Allen appelait son cerveau son « second organe préféré ». Et moi, je vous dis : « Aimez-le, et nourrissez-le ».

Les bonnes graisses et le cholestérol sont aussi l’arme fatale contre les dépendances en tout genre, dont la dépendance au sucre et au grignotage. Elles aident à équilibrer le taux de sucre dans le sang et vous apportent énergie mentale et physique toute la journée. Parce que les graisses restent bien plus longtemps dans votre estomac que les glucides et les protéines, elles seules vous donnent le sentiment de satiété et de plénitude nécessaires pour vous sentir bien après un repas, et penser à autre chose qu’à la nourriture, pour vous consacrer à des activités productives. Elles sont donc essentielles pour maintenir un poids idéal.

Fuyez les produits allégés

Malheureusement, beaucoup de personnes préoccupées par leur santé craignent la bonne nourriture traditionnelle à cause du marketing généralisé en faveur des produits allégés, abusivement présentés comme meilleurs pour la santé. Des images de femmes sveltes sont utilisées pour en faire la promotion, bien que ce ne soit pas en consommant ces produits qu’elles aient atteint ce résultat. Comble de la mauvaise foi, ces produits sont souvent présentés comme augmentant la capacité de séduire. La réalité, c’est que beaucoup de nos aliments industriels « bons pour la santé » ont en fait été créés dans le but inverse !

Sylvester Graham au 19e siècle et John Harvey Kellogg, inventeur des Corn Flakes au début du 20e siècle, appelaient à la consommation de céréales riches en fibre pour tuer la libido et mettaient en garde contre la viande en associant le régime carnivore à des pensées et un comportement bestial !

Réciproquement la consommation de maïs conduit à un mode de vie bovin. Je n’invente rien. En Asie, les moines zen utilisent depuis longtemps le soja pour mieux respecter leurs vœux de célibat. La consommation de tofu semble en effet diminuer les « mauvaises » tendances. Les femmes japonaises ont aussi appris que leur meilleure revanche contre les maris volages est de les bourrer de tofu. Quoi de mieux pour tuer le désir ?

Que reste-t-il à savoir sur les nourritures sacrées pour la fertilité ? Abandonnez le pain, et les aliments faits à base de blé raffiné. Oubliez le sucre et tous les aliments contenant du sirop de glucose. Tous les aliments allégés sont à laisser de côté, surtout lorsqu’ils contiennent de l’aspartame. Et en ce qui concerne le chocolat, il est certain qu’il peut donner du plaisir mais choisissez plutôt pour vos moment d’intimité un homme ou une femme en chair et en os.

Et pour conclure, votre maman avait raison : mangez vos légumes. Ajoutez du beurre ou un bon assaisonnement d’huiles crues (olive et colza), du vinaigre de cidre, et évitez les assaisonnements tout fait. Et si vous avez toujours peur du beurre, utilisez de la crème.

A votre santé,

Jean-Marc Dupuis (D’après Kaayla Daniel, Sacred Foods and Other Aphrodisiacs.)

A propos de l'auteur

Florence Fernandez

Diplôme d'Etat BTS diététique
Formation Ecole Naturopathie Aesculape Aix en Provence
Formation Ecole de Sophrologie caycédienne du grand Avignon

Conseillère en Elixirs de fleurs DEVA et BACH

Master en contrôle de la qualité des aliments
Diplôme d'Etudes Approfondies Sciences Alimentaires