Depuis plus d’un demi-siècle, il était communément admis qu’il fallait se restreindre sur les produits d’origine animale comme le beurre, la crème, la viande rouge et… les œufs, tous accusés d’apporter trop de cholestérol et donc d’augmenter le risque cardiovasculaire. Mais le « grand bluff » initié dans les années 1950 par Ancel Kyes s’étiole, et les œufs en particulier, s’avèrent une excellente source en une grande variété de nutriments de la meilleure qualité. Loin de nuire, les oeufs sont bons pour la santé, le cœur, mais aussi pour le cerveau 😊.

Encore un curieux paradoxe dans le monde de la santé : le canular du cholestérol alimentaire grand responsable des maladies cardiaques est connu et démontré depuis près d’une vingtaine d’années, et malgré cela, tant le grand public que la plupart des médecins continuent à y croire, et par conséquent, les uns à prescrire, les autres à consommer des médicaments (dont les statines qui sont très controversées) contre ce faux coupable. Il est donc grand temps de réhabiliter certains aliments bannis par les « prohibitionnistes » du cholestérol et de reconnaitre leur véritable valeur nutritive. L’œuf en est certainement l’un des plus remarquables. Les diététiciens et naturopathes n’hésitent pas à décrire l’oeuf comme un aliment « parfait ».

L’œuf plutôt protecteur cardiovasculaire ❤️‍🩹

L’œuf a notamment été innocenté vis-à-vis du risque cardiovasculaire par une vaste étude canadienne (1) portant sur plus de 177 000 individus — dont 31 544 souffrant d’au moins une maladie vasculaire — répartis dans 50 pays sur 6 continents, et couvrant toutes les couches socio-économiques. Autant dire qu’elle peut être considérée comme représentative de la population générale. Bien que 13 658 accidents cardiovasculaires et 12 701 décès soient survenus pendant la durée de l’étude, les auteurs n’ont dégagé aucune association entre la consommation d’œufs et les taux de lipides sanguins, les accidents cardiovasculaires et la mortalité.

Et pour cause : une grande étude chinoise de 2018 portant sur un demi-million d’adultes avait déjà révélé que ceux qui mangeaient environ un œuf par jour avaient un risque nettement plus faible de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral que ceux qui mangeaient des œufs moins fréquemment. Une autre étude chinoise (2) s’est intéressée à l’incidence de la consommation d’œufs sur les marqueurs de la santé cardiovasculaire dans le sang, via les prélèvements sanguins de 4 778 participants âgés de 30 à 80 ans – dont 3 401 présentaient une maladie cardiovasculaire. Les données indiquent que les personnes qui mangeaient environ un œuf par jour avaient des niveaux plus élevés d’une protéine constitutive du HDL-cholestérol (le « bon ») ainsi qu’une concentration plus élevée de molécules de HDL-cholestérol de grande taille. Ces dernières semblent plus aptes à éliminer le cholestérol des vaisseaux sanguins et permettent donc de prévenir le blocage des artères, exerçant un rôle protecteur vis-à-vis des crises cardiaques et des AVC.

L’oeuf a aussi un effet bénéfique sur le cerveau 😊

Une troisième étude (3), finlandaise cette fois, effectuée sur une population masculine suivie pendant plus de vingt ans, a suggéré que la consommation régulière de lécithine (l’autre nom de la phosphatidylcholine), dont les œufs sont généreusement pourvus, aurait un effet bénéfique sur la prévention de la démence et sur les performances cognitives. Sur les presque 2 500 participants suivis, ce sont ceux qui avaient les apports les plus élevés en lécithine qui ont présenté l’incidence la plus faible de démence et de troubles cognitifs.

Une nouvelle étude californienne (4) auprès d’un panel de 890 adultes âgés d’environ 70 ans en moyenne, confirme que non seulement manger des œufs n’encourage pas le déclin cognitif, mais au contraire participe au maintien de ces fonctions avec l’âge. Si cette étude semble mettre en exergue l’influence favorable des œufs en priorité chez les femmes, il apparaît dans d’autres cohortes (5) qu’elle est aussi valable chez les hommes. Même si, d’après les auteurs, elle pourrait dépendre évidemment de la quantité d’œufs consommés, mais aussi d’autres facteurs, tels qu’alimentaires ou éventuellement hormonaux, par exemple.

Le cholestérol c’est la vie! 🤗

Certes, l’œuf apporte du cholestérol, environ 200 mg par unité. Mais celui-ci n’est pas le vrai problème. D’abord, parce que le cholestérol est un métabolite indispensable à un nombre important de processus biologiques vitaux (construction cellulaire, synthèse des hormones…), ensuite parce que celui qui provient de l’alimentation n’a que peu d’influence sur le taux retrouvé dans le sang, qui est principalement dépendant de l’activité du foie. D’après les nombreux travaux sur la question, il est plausible qu’une synthèse excessive de cholestérol par le foie soit le résultat d’une conjonction de plusieurs facteurs plutôt que d’un seul ; il en ressort que la consommation en quantités importantes et durant des années de graisses saturées (d’origine animale mais aussi végétale dans l’alimentation ultra-transformée), de sucres et de sel est la « meilleure recette » pour arriver à ce résultat.

Mais dans le cadre d’une alimentation saine, manger jusqu’à sept œufs par semaine (voire le double pour les personnes en bonne santé) est donc plutôt bénéfique, considérant la palette de protéinesvitaminesminérauxoligo-éléments et antioxydants qu’ils renferment. En particulier si on les choisit issus d’un (vrai) élevage de plein air et bio !🌱🐔🌳

Voir mon précédent article au sujet des oeufs contaminés: https://www.nutriconscience.com/fipronil-oeufs-vrai-scandale-ailleurs/

Source: Alternative santé 2024.

* Pour mieux comprendre le rôle du cholestérol et « le grand bluff », je vous recommande le documentaire phare de la chaine ARTE:

https://www.youtube.com/watch?v=07UdGQTQosE

Florence Fernandez
Florence FernandezDiététicienne D.E | Naturopathe
Diplôme d’Etat BTS diététique | Formation Ecole Naturopathie Aesculape Aix en Provence | Formation Ecole de Sophrologie caycédienne du grand Avignon | Conseillère en Elixirs de fleurs DEVA et BACH | Master en contrôle de la qualité des aliments | Diplôme d’Etudes Approfondies Sciences Alimentaires

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